Jean
Herrero
Chanteur

Baroque, opéra, Lieder, chansons…
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L’Orage
Brassens (1959/1960. Album « Les Funérailles d’antan »)
INTRO : 2 mesures à 4/4
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoût’ et m’fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terre
Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter
Il me tomba d’un ciel d’orage.
Par un soir de novembr’, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerr’ de Brest, avec des cris d’putois
Allumait ses feux d’artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisin’ affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices.
« Je suis seul’ et j’ai peur, ouvrez-moi, par pitié
Mon époux vient d’partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d’coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu’il est représentant
D’une maison de paratonnerres ».
En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l’ai mis’ en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l’amour a fait le reste
Toi qui sèmes des paratonnerres à foison
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur, on ne peut plus funeste.
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La bell’, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers fair’ sécher son mari
En m’donnant rendez-vous les jours d’intempérie
Rendez-vous au prochain orage.
À partir de ce jour j’n’ai plus baissé les yeux
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux
À regarder passer les nues
À guetter les stratus, à lorgner les nimbus
À faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n’est pas revenue.
Son bonhomm’ de mari avait tant fait d’affaires
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer
Qu’il était dev’nu millionnaire
Et l’avait emmenée vers des cieux toujours bleus
Des pays imbécil’s où jamais il ne pleut
Où l’on ne sait rien du tonnerre.
Dieu fass’ que ma complaint’ aille, tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a tenu têt’ ensemble
Lui conter qu’un certain coup de foudre assassin
Dans le mill’ de mon cœur a laissé le dessin
D’une petit’ fleur qui lui ressemble.
Brave Margot
Brassens (1953.. album « Vol 1 »)
INTRO : guitare solo puis 2 mesures à 4/4
Margoton, la jeune bergère trouvant dans l’herbe un petit chat
Qui venait de perdre sa mère l’adopta
Elle entrouvre sa collerette et le couche contre son sein
C’était tout c’qu’elle avait, pauvrett’ comme coussin
Le chat, la prenant pour sa mère, se mit à têter tout de go
Émue, Margot le laissa faire, brave Margot
Un croquant, passant à la ronde, trouvant le tableau peu commun
S’en alla le dire à tout l’monde et, le lendemain
REFRAIN :
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la
Et Margot qu’était simpl’ et très sage
Présumait qu’c’était pour voir son chat
Qu’tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la Étaient là, lalala la la la
L’maître d’école et ses potaches, le mair’, le bedeau, le bougnat
Négligeaient carrément leur tâche pour voir ça
Le facteur, d’ordinaire si preste pour voir ça, ne distribuait plus
Les lettres que personne, au reste n’aurait lues
Pour voir ça (Dieu le leur pardonne)
Les enfants de chœur, au milieu
Du saint sacrific’, abandonnent le saint lieu
Les gendarmes, mêm’ les gendarmes qui sont par natur’ si ballots
Se laissaient toucher par les charmes du joli tableau
REFRAIN :
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la
Et Margot qu’était simpl’ et très sage
Présumait qu’c’était pour voir son chat
Qu’tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la Étaient là, lalala la la la
Mais les autr’s femm’s de la commune privées d’leurs époux, d’leurs galants
Accumulèrent la rancune, patiemment
Puis un jour, ivres de colère, elles s’armèrent de bâtons
Et, farouches, elles immolèrent le chaton
La bergèr’, après bien des larmes pour s’consoler prit un mari
Et ne dévoilà plus ses charmes que pour lui
Le temps passa sur les mémoires, on oublia l’événement
Seuls des vieux racontent encore à leurs petits enfants
REFRAIN :
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutt’ à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la
Et Margot qu’était simple et très sage
Présumait qu’c’était pour voir son chat
Qu’tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala lalala la la la
Chanson pour l’Auvergnat
Brassens (1954) album « les sabots d’Hélène »
Intro : 8 mesures à 3/4
Elle est à toi cette chanson
Toi l’Auvergnat qui, sans façon
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M’avaient fermé la porte au nez
Ce n’était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âm’, il brûl’ encor’
À la manièr’ d’un feu de joie
Toi, l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi l’hôtesse qui, sans façon
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à me voir jeuner
Ce n’était rien qu’un peu de pain
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûl’ encor’
À la manièr’ d’un grand festin
Toi, l’hôtesse quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi l’étranger qui, sans façon
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmené
Ce n’était rien qu’un peu de miel
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûl’ encor’
À la manièr’ d’un grand soleil
Toi, l’Étranger quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.